La tyrannie du progès - La Légitimité, 2009 - n°59

4e de couverture :

« Y a-t-il vertu plus noble que d'être progressiste, et y a-t-il donc crime plus infamant que d'être réactionnaire, ou même simplement conservateur ? Sans doute le progrès ne consiste plus tout à fait, comme hier, à ccouer quelques têtesou à combler les concupicences humaines. Mais il reste qu'il suffit de domestiquer le vent plutôt que l'atome, ou de préférer le bio à l'industriel, pour que, le développement devenu durable et les hommes écologiquement rassasiés, l'idée de progrès trouve une séduisante virginité et avec elle toute sa prétention à mener les hommes, par un même mouvement, à la sagesse, à la vertus de l'aisance. Décidement, même si les paroles ont changé, l'air est resté le même. Mais c'est précisément parce que le progressisme semble s'être assagi qu'il est plus nécessaire que jamais de rappeler qu'il y a toujours un crime pire que de n'êtrepas progressiste, c'est de l'être, c'est-à-dire d'encourager les hommes dans la conviction qu'ils sont bons, mais que la société ou la natureles a rendus mauvais, que ce n'est pas eux mêmes mais l'ordre des choses qu'il faut changer, que ce n'est pas de réformeintérieure dont l'humanité a besoin, mais d'exploitation de la nature, hier à tout va, aujourd'hui raisonnée, en un mot qu'ils peuvent se passer de mémoire ou de principes, mainsnon de science et de révolution. »